Dans le cadre d’un projet Erasmus mené par Antonie, je viens de passer une semaine dans une activité de Job Shadowing : il s’agit d’assister à des cours menés par des collègues d’un autre pays européen. J’ai donc assisté à des cours d’anglais, d’informatique et de biologie à Instituto de Educación Secundaria (IES) Barrio Simancas.
Situé dans un quartier défavorisé, la particularité de cet établissement est d’accueillir une vaste majorité d’enfants issus de la migration sud-américaine. Ils constituent plus de 80% des élèves.
– Le chef d’établissement est très impliqué dans les programmes européens : en plus d’un effort d’adaptation au mode de vie espagnol, les élèves bénéficient d’une ouverture culturelle sur les autres pays européens.
– L’école compte un peu plus de 200 élèves.
– La plupart de ses enfants ont été déscolarisés quelques temps mais ils semblent pour la plupart curieux et désireux de bénéficier d’une scolarité dont ils ne bénéficiaient pas chez eux.
– La professeure d’informatique, me disait que certains élèves ne connaissaient pas l’usage de la souris.
– Les élèves qui poussent leur scolarité jusqu’au Bachilerato (équivalent du Bac obtenu deux ans après Educacion Segundaria Obligatoria) étaient une vingtaine jusqu’en 2016/2017 d’après les photos des promotions affichées au mur.
– L’école pratique la journée continue avec des cours entre 9h et 14h.
– Il n’y a pas de restauration scolaire.
– Il m’a semblé qu’il y avait un uniforme mais qu’une minorité seulement d’élèves le portait.
– Le téléphone portable est interdit dans l’enceinte de l’école. Je n’ai jamais vu d’élèves ni même d’enseignants en faire usage.
– Des tablettes informatiques sont disponibles lorsqu’une connexion Internet est nécessaire et elles sont utilisées par deux ou trois élèves en même temps.
– Les classes peuvent avoir un effectif très réduit entre 9 et 24 élèves.
– En anglais, les professeurs ont un recours systématique à l’outil informatique : QCM, kahoot, jeux, exploitation de cours mise en ligne sur YouTube.
Du fait que j’avais voyagé en autocar et du fait de mon intérêt personnel pour les questions environnementales et le vélo, à deux reprises, en accord avec les collègues espagnols, j’ai sensibilisé ces élèves sud-américains au fait que les européens des grandes métropoles sont de plus en plus nombreux à privilégier le vélo sur les autres modes de transport. Cela a constitué pour eux un véritable choc culturel : la vue des parkings à vélo à l’extérieur de la gare de Bruxelles par exemple leur semblait irréelle, d’autant plus que Madrid n’a pas encore de réseau pistes cyclables très développé.
L’établissement dispose d’une salle de classe Europe. Un élève a fait une présentation de son projet sur les institutions Européennes et ce que l’Europe apporte de positif dans la vie quotidienne des Européens.
La fin des cours à 14h30 m’a permis de visiter les musées d’art de Madrid (Collection Thyssen, Museo Reina Sofia et El Prado) avec des collègues italiennes et un collègue espagnol qui nous a servi de guide.
Une sortie scolaire fut également organisée le mardi à destination d’Alcalá de Henares, ville natale de Cervantès.
Ces 5 jours sur place sont vite passés. Mon espagnol fut suffisant pour échanger et comprendre lorsque le débit n’était pas trop rapide. On m’a demandé pourquoi j’étais venu seul et non avec un(e) collègue. Rétrospectivement, je me dis que ce job shadowing aurait gagné en intérêt si j’avais pu être accompagné d’un(e) collègue hispanisant(e).
« Financé par l’union européenne. Les vues et les opinions exprimées n’engagent que leur(s) auteur(s) et ne reflète pas nécessairement celles de l’union européenne ou de l’agence Erasmus + France / Éducation formation. Ni l’union européenne ni l’autorité chargée de l’octroi de peuvent en être tenu pour responsable. »